Philippe Busquin: Technologies propres, Conférence sur les technologies industrielles et le développement durable, technologies propres et recyclage, Bruxelles, 16 juillet 2002

七月 17, 2002

Bruxelles, 16 juillet 2002

Les technologies propres en support au développement durable

Dix ans après Rio, à quelques semaines du Sommet Mondial de Johannesburg, la question reste d'actualité : Comment assurer le bien-être matériel et la qualité de vie des populations actuelles et des générations futures ? En d'autres termes, comment favoriser la croissance tout en préservant l'Environnement, la Santé et la Sécurité ? En support à une nouvelle organisation industrielle, la réponse est pour beaucoup technologique. Les technologies propres et les procédés de recyclage sont des outils indispensables à une avancée vers le Développement Durable.

De nombreuses pistes…

Les technologies propres permettent déjà (et permettront encore davantage dans quelques années) :

  • de changer les modes de production et la conception des produits pour minimiser la consommation des ressources, tendre vers le zéro déchet, et 100% de recyclage en fin de vie,

  • de résoudre les problèmes résultant des rejets des usines et de la mise en décharge des produits usagés,

  • de stimuler un comportement responsable des utilisateurs face à la conservation des ressources, la réduction des déchets ou la réutilisation des produits.
… pistes soutenues par la Recherche européenne

Depuis plus de dix ans les programmes communautaires ont supporté de manière croissante les actions de R&D sur les Technologies Propres, que ce soient les programmes « Matières Premières et Recyclage », « Brite-Euram », « Croissance Compétitive et Durable » ou « Energie, Environnement et Développement Durable ». On estime que 30% du programme cadre est aujourd'hui en support aux technologies propres... Le 6ème Programme cadre continuera sur cette lancée.

Un temps de latence inévitable… mais des résultats tangibles !

Il faut rappeler tout d'abord que l'impact de la recherche n'apparaît souvent que plusieurs années après la fin des programmes. Ainsi un projet de recherche financé il y a dix ans par le Programme Matières Premières aboutit cette année à la réalisation de la première usine au monde de traitement de minerai d'oxyde de zinc (1) (la nouvelle technologie est non polluante, et contrairement au procédé conventionnel, n'a aucun rejet gazeux).

Dans les cinq dernières années, des dizaines de projets ont ainsi permis de développer des procédés propres dans presque tous les secteurs industriels : puis-je ainsi vous rappeler les conférences de presse organisées depuis près d'un an, celle sur l'industrie du papier (juillet 2001), celle sur la chimie (novembre 2001), celle sur le secteur de l'acier il y a quelques jours, sans oublier bien sûr les actions liées au secteur de l'énergie !

Les technologies de dépollution sont génériques…

Ces technologies, dont nous parlerons aujourd'hui, sont bien souvent utilisables dans plusieurs secteurs ou transposables d'un secteur à un autre: par exemple les technologies utilisées pour les ateliers de traitement de surface des métaux, peuvent être transposées aux industries textiles ou du cuir pour résoudre le problème des sels de chrome. Des résultats exceptionnels ont été obtenus par de nouvelles technologies de séparation, en particulier les technologies membranaires ou la filtration à haute température, et bien entendu les biotechnologies (par exemple, utilisation de bactéries ou d'enzymes pour la dépollution des effluents toxiques).

… leur intérêt dépasse les frontières Européennes…

Le nouveau réseau thématique ILE financé par la DG recherche, permettra bientôt de promouvoir au niveau mondial les meilleures technologies pour le traitement des Effluents Liquides Industriels concernant de nombreux secteurs (Métallurgie, Papier, Textile, Chimie, etc).

… et elles stimulent la compétitivité de l'industrie européenne

Tout ceci démontre le dynamisme d'une nouvelle industrie européenne. Cette industrie, fournisseur de nouvelles technologies de dépollution ou de valorisation des déchets, a aujourd'hui un chiffre d'affaire de 180 milliards €. Elle génère plus de 500.000 emplois en Europe. Sa croissance est estimée aux alentours des 10% par an, non seulement en Europe, mais surtout dans les pays en voie de développement.

Trois projets présentés lors de cette conférence de presse…

Il serait trop long de citer tous toutes les techniques, toutes les nouvelles approches supportées par les Programmes Communautaires… Il me suffira aujourd'hui de vous présenter trois exemples liés aux technologies du recyclage:

  • Le projet de Recherche TOZELIWA (Towards Zezo Waste), qui vous sera présenté par Mr Halut , abordera le traitement des rejets liquides des ateliers de traitement de surface,

  • L'importance des recherches en support à la valorisation des déchets industriels sera mise en exergue par Mme Janssen, qui présentera le réseau PROGRES sur la valorisation des cendres; le concept sera d'ailleurs illustré cet après-midi, par la visite d'une usine totalement dédiée à la valorisation des déchets, la société SCORIBEL, du groupe cimentier Holcim,

  • Enfin, le professeur Kopacek abordera le problème de la conception des produits électriques et électroniques et d'un développement industriel plus respectueux de l'Environnement (projet ECOLIFE).
… ces projets démontrent l'importance du partage des efforts…

S'il n'y avait qu'une chose à retenir, c'est l'importance de fédérer, de mettre en réseau, de faire communiquer entre eux les chercheurs et les industriels, en vue d'actions communes pour un développement durable. C'est ce que nous avons commencé à faire en créant les réseaux thématiques, en démarrant des instituts virtuels (comme l'institut virtuel du recyclage), en organisant des ateliers de travail et des conférences au niveau mondial.

Le prochain programme cadre va au-delà… L'Espace Européen de la Recherche ouvre la possibilité d'actions de plus grande envergure permettant à la recherche communautaire d'obtenir ainsi une meilleure efficacité de résultats. Les technologies propres y auront une place de choix, en accord avec les objectifs de Göteborg.

Je tiens ici en particulier à noter la vision commune, la communion d'idées et l'excellente collaboration dont ont été marqués les travaux pour l'adoption du 6ème Programme cadre entre le Conseil, la Commission et le Parlement.

Les projets intégrés...

... sont une nouveauté de ce prochain programme. Ils répondent à la nécessité d'améliorer le développement et l'échange des connaissances. Les projets intégrés permettront, dans un seul contrat, la combinaison d'activités de recherche, de démonstration, de transfert de technologie ou de formation. Bref, ces projets visent à intégrer « recherche et innovation ». Par leur masse critique, ils devront aider à une transformation radicale des modes de production et d'utilisation, plus propres, plus écologiques…

Quant aux réseaux d'excellence...

... ceux-ci ont pour but une intégration durable des capacités de recherche au niveau européen. Les fonds communautaires viseront à une efficacité optimale de cette intégration, en y combinant des activités de diffusion, de formation et l'échange des chercheurs. Ces réseaux devraient déboucher sur des capacités de recherche et d'innovation nettement renforcées au niveau européen.

Je tiens aussi à insister sur le fait que la recherche est nécessaire au développement des politiques. Dans ce contexte, j'ai récemment confirmé à ma collègue, Mme Wallström, la complémentarité du travail déjà réalisé, et bien sûr à venir, des chercheurs européens au plan d'action pour le développement des technologies propres, l'utilisation rationnelle des ressources et des déchets, la préservation de la nature, l'élimination des substances dangereuses et la réduction des risques. Nous allons y travailler ensemble !

Comment ? …

Un appel aux manifestations d'intérêt vient d'être organisé pour encourager le dialogue au sein de la communauté scientifique et d'aider à préparer les programmes de travail, basés sur les 7 priorités identifiées dans le programme spécifique. La réponse est très encourageante, plus de 15000 expressions d'intérêt reçues … et les efforts déployés permettront, je l'espère, le lancement des premiers appels à propositions avant la fin de cette année…

De nouveaux projets vont émerger, permettant d'aborder les questions science et société, d' « inventer demain », de promouvoir une meilleure qualité de vie et de donner ainsi une meilleure visibilité de la recherche au citoyen européen.

Mesdames et messieurs, la compétitivité des systèmes industriels et le support à un développement durable exigent de nouvelles approches… Cela demande :

  • un énorme effort pour le renouvellement des connaissances ;

  • une plus grande intégration des compétences et des ressources;

  • le développement de nouveaux concepts industriels, plus durables, et surtout,

  • de meilleures capacités d' innovation !
Dans ce contexte, j'ai lancé un appel aux chefs d'Etat et de gouvernement réunis au Conseil de Barcelone en mars dernier : que les efforts d'investissement en recherche soient augmentés d'actuellement 1,9% du revenu européen à 3,0% , car…

Sans recherche pas d'innovation…

… et sans une sensibilisation au rôle de la recherche, pas ou peu de financement de la part des acteurs privés. Voilà un message qui est au centre de cette journée…

Les présentations à venir sont une occasion de se rendre compte des formidables opportunités qu'offre la recherche et le 6ème Programme cadre pour l'optimisation du cycle de vie et le découplage entre impacts environnementaux et croissance économique. Voilà un objectif important de la recherche, en cohérence totale avec les objectifs de Lisbonne et de Göteborg !
(1) en Afrique du Sud

DN: SPEECH/02/346 Date: 16/07/2002

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