Philippe Busquin: Mettre la recherche agricole au coeur de la société Conférence EURAGRI Bruxelles, 15 octobre 2002

十月 17, 2002

Bruxelles, 15 octobre 2002

L'intitulé même de la conférence EURAGRI « Science pour la société Science avec la société » évoque une question cruciale pour l'avenir de la recherche en Europe dans un domaine aussi essentiel que l'agriculture et l'alimentation: il s'agit de l'implication active des citoyens européens dans la définition et la mise en oeuvre des activités de recherche dans ce secteur.

Je voudrais féliciter l'initiative EURAGRI d'avoir évoqué, de manière efficace et clairvoyante, les importants défis auxquels est confrontée la recherche agronomique en Europe.

Les débats d'aujourd'hui s'inscrit dans la lignée de la Conférence de Versailles de décembre 2000 dont l'objectif était de préparer le terrain pour le développement de la recherche agronomique au sein de l'Espace européen de la recherche (EER).

Depuis, la mise en place d'un véritable « espace européen pour la recherche agronomique » a été réaffirmée à plusieurs reprises, en particulier en septembre 2001 lors d'une rencontre entre EURAGRI, le Commissaire Fischler et moi-même.

Le citoyen au coeur du processus « de la table à la ferme » (« fork-to-farm »)

Aujourd'hui, l'attitude de la société européenne vis-à-vis de la recherche en matière d'agriculture et d'alimentation est en train de changer profondément.

Les citoyens exigent une alimentation plus saine, plus sûre et de meilleure qualité. Ils veulent connaître l'origine de ce qu'ils mangent et choisir leur nourriture en toute connaissance de cause.

Les préoccupations récurrentes des citoyens, particulièrement aiguës au moment des crises alimentaires, constituent un véritable défi pour le système de production agricole.

Aussi, plus que jamais, ces exigences doivent-elles être au coeur de notre politique en matière de recherche agronomique.

Cela nous a amené à revoir l'approche classique « de la ferme à la table » et renverser le paradigme « de la table à la ferme ». Cette approche permettra de mieux appréhender les préoccupations du consommateur, à travers une meilleure prise en compte des exigences de qualité et un contrôle plus étroit à chaque étape de la chaîne alimentaire.

A fortiori lorsqu'il s'agit d'OGM, transparence et information dans la chaîne alimentaire sont essentielles pour gagner la confiance des consommateurs.

Dans ce contexte, le rôle de l'expertise scientifique est particulièrement important.

Aussi, le Réseau européen de laboratoires de référence sur les OGM, lancé par le CCR , a-t-il pour objectif de développer des méthodes d'évaluation des risques et de l'impact à long terme des OGM. En particulier, des méthodes d'échantillonnage et de détection d'OGM seront validées en collaboration avec les laboratoires nationaux, et un registre international sera établi.

La recherche agronomique: un tremplin pour réconcilier la science et la société

Les nouvelles technologies associées à la recherche agronomique, comme les biotechnologies, peuvent engendrer des bénéfices importants à la fois pour la santé des citoyens, pour l'environnement et pour la compétitivité de l'agriculture européenne.

Pour atteindre ces objectifs, il est essentiel de dépasser les préjudices existants et d'éviter la polarisation des opinions.

Aussi, ces nouvelles orientations en matière de recherche agronomique ouvrent-elles de nouvelles possibilités d'interaction et de dialogue avec la société, à travers une participation accrue du citoyen à l'établissement des priorités de recherche.

L'ensemble des acteurs impliqués provenant des instituts de recherche, des médias, des entreprises, des organisations de la société civile, des associations agricoles, de même que le grand public, doivent être encouragés à échanger leurs points de vue en participant aux débats sur une série de sujets scientifiques tel que celui d'aujourd'hui.

A travers un tel dialogue, il sera possible de concilier bonne gouvernance et liberté de la recherche, et ainsi de favoriser les avancées de la science tout en adoptant une approche cohérente d'évaluation des risques, des coûts et des bénéfices liés à chaque nouvelle connaissance.

La Commission entend favoriser le dialogue

Le cas des OGM est un exemple significatif de la nécessité de promouvoir un dialogue ouvert, équilibre et basé sur des arguments scientifiques solides en faveur d'une évaluation et d'une gestion prudente du risque.

Malgré un dispositif réglementaire de plus en plus contraignant:

  • la nouvelle directive 2001/18 sur la dissémination volontaire d'OGM dans l'environnement entrera en vigueur cette semaine,

  • l'acceptabilité sociale des OGM reste très faible.
A cet égard, j'ai lancé une table ronde en matière de sécurité des OGM, destinée à encourager un vrai dialogue et à devenir le lieu privilégié pour un débat structuré, permettant à toutes les parties en présence de mieux connaître les points de vue et les valeurs de chacun.

En outre, j'ai le projet de provoquer de nouveau un débat de fond avec les composantes de la société européenne sur la capacité des nouvelles connaissances du vivant à trouver une valorisation dans les situations d'urgence rencontrées par les agricultures des pays en développement.

La conférence « Vers une agriculture durable pour les pays en développement: pistes ouvertes par les sciences de la vie et les biotechnologies » aura lieu 30 et 31 janvier prochains.

Je soutiens, d'ailleurs, l'initiative récente de l'UNESCO qui vise à faire du 10 novembre la journée mondiale de la science au service de la paix et du développement.

Une plate-forme européenne pour les sciences des plantes

La Commission est très efficace lorsqu'il s'agit d'encourager les initiatives de coopération des Etats membres.

A cet égard, je me réjouis de l'initiative de certains Etats membres qui, au sein du Comité de la recherche scientifique et technique (CREST), ont proposé l'ouverture des programmes nationaux de RDT.

Dans ce contexte, plusieurs États membres ont montré leur intérêt pour la constitution d'une « plate-forme pour la génomique des plantes » . Je suis convaincu qu'il est temps de concrétiser une telle initiative et je souhaite que la Commission puisse y contribuer de manière active.

Les Etats membres collaborent également dans le cadre des programmes de recherche en matière d'agriculture biologique. Cette initiative a été proposée par le comité SCAR et un premier atelier, organisé par la Commission, a eu lieu en septembre.

Les initiatives de ce type pourront être mises en oeuvre et bénéficier d'un financement dans le cadre du nouvel instrument ERA-NET prévu par le prochain programme cadre.

Parfaitement conforme à l'esprit de l'EER, ERA-NET est un instrument spécifiquement conçu pour stimuler la coopération entre Etats membres en matière de recherche, à travers la mise en réseau des activités et l'ouverture mutuelle des programmes.

Conclusions

Les défis pour le secteur agricole sont évidents.

Nous ferons de notre mieux pour que l'Europe se dote d'un système de recherche solide, en mesure de répondre pleinement aux exigences des consommateurs, du secteur agricole et de la société dans son ensemble.

Toutefois, nous ne pouvons pas y arriver sans l'engagement actif des États membres pour créer un véritable « espace européen de la recherche agronomique ».

Les entreprises, les universités et les instituts de recherche européens sont invités à utiliser les opportunités offertes par le 6ème Programme cadre pour créer cet espace européen de la recherche agronomique.

La conférence de lancement du 6ème Programme cadre, les 11, 12 et 13 novembre, est une occasion en or pour lancer un tel processus.

DN: SPEECH/02/488 Date: 16/10/2002

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