Commissaire Philippe Busquin: Réunion du Comité Intégration européenne de l’UITP

六月 10, 2004

Bruxelles, le 9 juin 2004

Réunion du Comité Intégration européenne de l’UITP
Bruxelles, le 9 juin 2004

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de m’avoir invité à participer à votre réunion d’aujourd’hui, qui est en quelque sorte historique puisqu’elle accueillit pour la première fois les nouveaux membres provenant de l’élargissement de l’Union.

Quand le Roi Leopold II fonda l’UITP en 1885 pour promouvoir l’industrie des tramways, et par là l’industrie de l’acier, il ne pouvait sans doute pas imaginer l’évolution du secteur du transport public, ni des problèmes de mobilité auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Les transports en public dans les politiques européennes

Le développement d’une mobilité durable répondant aux besoins des citoyens est depuis longtemps un objectif de l’Union européenne. La Commission a réaffirmé cet objectif avec son livre blanc de septembre 2001 sur la politique des transports.

Elle y a réservé un chapitre au transport urbain, même s’il s’agit d’un secteur où le principe de subsidiarité s’applique plus fortement que dans le transport transfrontalier.

Si on sait qu’environ ¾ de notre population en Europe vivent dans des zones urbaines et que la congestion en milieu urbain va de pair avec une augmentation de la pollution, du bruit et des accidents, l’augmentation de l’utilisation du transport en public doit être une préoccupation dans le cadre des politiques de l’Union.

Les transports en public sont d’ailleurs concernés par plusieurs politiques communautaires :

  • Politique des transports, par exemple en ce qui concerne la libéralisation des chemins de fer ou le règlement des services dans les transports en public ;
  • Politique de l’énergie, pour une diversification des sources d’énergie, par exemple par des carburants alternatifs et des véhicules propres ;
  • Politique de l’environnement, par exemple par la stratégie pour le développement urbain ;
  • Politique de la concurrence, par exemple par la problématique des aides d’état ;
  • Politique sociale, par exemple la participation dans le dialogue social.
Votre réunion d’aujourd’hui est une bonne occasion pour vous dire que les transports en public sont et doivent être concernés aussi par la politique européenne de recherche.

Les transports en public et la recherche

C’est le cas d’une façon générique, en ce qui concerne la recherche dans des domaines tels que l’énergie propre (l’hydrogène, par exemple), les nouveaux matériaux, ou encore les technologies d’information.

Mais aussi spécifiquement en ce qui concerne les transports en public, où les objectifs recherchés sont l’efficacité, le confort, la sûreté et la sécurité.

Depuis plusieurs programmes cadre déjà, la Commission finance d’ailleurs des projets de recherche dans ce domaine.

A titre d’exemple, j’aimerais citer deux projets, financés dans le 5ème Programme Cadre, qu’on pourrait considérer comme exemplaires.

Le projet SAFETRAM, qui se clôture à la fin de ce mois, réunit l’industrie et des opérateurs pour développer et tester ensemble des règles de conception de nouveaux trams qui renforcent la sécurité des passagers en cas de collision. Il est à espérer que les résultats de SAFETRAM pourraient servir de base à une norme européenne sur la capacité de résistance à l’écrasement de véhicules de métro et de tramway.

Le bénéfice pourrait être multiple : une réduction des coûts par une plus grande uniformité des normes techniques, une capacité de conception plus forte et des systèmes de production plus efficaces avec un nombre réduits de composantes.

La même approche prévaut dans le projet LIBERTIN où industrie et opérateurs, notamment avec la participation de l’UITP et de l’UNIFE, définissent ensemble de nouvelles spécifications techniques pour le matériel roulant à hauts flux, d’une façon modulaire et interchangeable. Cela devrait permettre l’émergence progressive d’un marché européen de systèmes ferroviaires légers.

En cas de succès, ces projets européens de recherche contribuent à :

  • A la compétitivité de notre industrie ;
  • A des diminutions de coûts pour les opérateurs ;
  • A des services et des produits plus attrayants et plus sûrs pour le voyageur.
Je pourrais citer nombre d’autres projets, par exemple les projets SQUEAL, SPURT et CORRUGATION qui étudient l’interface entre la roue et l’infrastructure pour diminuer le bruit.

La politique européenne de recherche

C’est par une multiplication de collaborations de recherche et de développement de ce type que l’Europe peut assurer sa compétitivité et par là une prospérité durable.

Investir mieux et plus dans la recherche est une question de vie et de mort pour l’Europe.

C’est dans ce contexte que l’Union met en œuvre une véritable politique européenne de recherche qui vise à réaliser un véritable espace européen de recherche et d’innovation.

Il s’agit de :

  • stimuler les investissements dans la recherche pour arriver à 3% du PIB, dont deux tiers provenant du secteur privé ;
  • catalyser des coopérations à tous les niveaux et entre acteurs publics et privés ;
  • enlever les obstacles à la recherche et à l’innovation ;
  • promouvoir la compétition à l’échelle européenne pour assurer un niveau d’excellence.
Pour contribuer à réaliser cet espace européen de recherche, nous avons re-conçu le 6ème Programme Cadre de Recherche, en concentrant le nombre de priorités visées et en introduisant de nouvelles modalités de financement ayant un effet plus structurant.

J’ai pu noter que le secteur des transports en public s’est intégré dans cette nouvelle philosophie.

Je me réfère, par exemple, à l’initiative CIVITAS, financé pour plus de € 100 millions dans le Programme Cadre, qui réunit des villes des 17 Etats Membres pour tester et démontrer l’intégration de nouvelles technologies et de mesures novatrices pour le transport urbain ainsi que pour échanger les meilleures pratiques.

Pareillement, je me réjouis de la plate forme technologique ERRAC met en œuvre un agenda stratégique de recherche dans le domaine du rail, sur base d’une vision commune pour le secteur à l’horizon 2020.

Le 23 juin prochain, nous devrions lancer la vision 2020 pour la recherche dans le transport routier. Cette vision servira aussi à mobiliser tous les acteurs concernés à mettre en œuvre un agenda de recherche cohérent à l’échelle européenne par le biais de la plate forme ERTRAC.

Le secteur des transport public est un acteur de premier plan dans ces plates formes technologiques.

Les orientations pour l’avenir

En ce moment, la Commission finalise une communication qui lancera un débat sur l’avenir de la politique de soutien à la recherche de l’Union.

Cette communication se cadre dans le débat plus vaste sur les futures perspectives financières de l’Union de 2007 à 2013.

Pour sa part, la Commission a proposé de doubler la partie du budget européen dédié à la recherche et à l’innovation, en ligne avec la stratégie de Lisbonne.

Nous identifions six grands objectifs pour les futurs programmes européens de recherche :

  • Créer des pôles d’excellence européens par la collaboration entre centres de recherche, universités et entreprises ;
  • Soutenir des partenariats privé – public pour répondre à des enjeux technologiques de dimension européenne ;
  • Stimuler l’excellence européenne dans la recherche fondamentale par la compétition entre équipes au niveau européen ;
  • Rendre l’Europe plus attirante pour les meilleurs chercheurs ;
  • Développer des infrastructures de recherche d’intérêt européen ;
  • Renforcer la coordination des programmes nationaux de recherche, par le biais d’actions ERANET.
  • Les opportunités pour la R&D dans les transports en public

    Les futurs programmes européens de recherche devraient offrir beaucoup d’opportunités et des instruments appropriés pour développer la recherche en soutien au secteur des transports en public, aussi longtemps qu’il s’agit de sujets qui présentent une véritable valeur ajoutée européenne.

    Le défi est d’utiliser ces opportunités de la façon la plus intelligente possible et de s’y organiser en fonction.

    Vous vous y préparez déjà, notamment avec la vision et l’agenda de recherche pour la mobilité urbaine en 2020 qui a été élaborée dans le cadre du projet VOYAGER, coordonné par l’UITP et soutenu par la Commission européenne.

    J’espère qu’un tel agenda à long terme pourra mobiliser les opérateurs, les autorités publiques, l’industrie et les centres de recherche à coopérer et à investir ensemble dans la recherche et l’innovation du secteur, par le biais de nouvelles technologies, de nouveaux produits et de nouveaux concepts de service qui répondent aux attentes des voyageurs.

    Un agenda de recherche cohérent à l’échelle européenne devrait vous permettre de faire valoir les intérêts du secteur dans des plates formes technologiques telles que pour le rail et le transport routier.

    La publication récente du document de l’ERRAC sur les Systèmes Légers du Rail et du Métro, rédigé par l’UTIP, démontre que des efforts sont en cours pour identifier clairement les besoins de recherche. Le fait que ce document est présenté dans le cadre de l’ERRAC confirme la capacité de cette plate forme de promouvoir les intérêts du secteur dans son entièreté et d’influencer les décideurs politiques.

    J’aimerais conclure en attirant votre attention à l’opportunité de mettre sur pied une action ERANET, qui me semble un instrument très adapté aux besoins et aux caractéristiques des transports en public, puisque les autorités publiques à tous les niveaux sont toujours – et devraient être - partie prenante dans des efforts de recherche pour optimiser les transports en public.

    Je vous remercie de votre attention.

    Item source: SPEECH/04/294 Date: 09/06/2004

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