Philippe Busquin Commissaire européen chargé de la Recherche Les femmes et la recherche industrielle Conférence de presse Bruxelles, le 16 octobre 2003

October 17, 2003

Bruxelles, le 16 octobre 2003

J'ai sollicité votre attention aujourd'hui car nous avons de nouveaux résultats, dans le cadre des actions " femmes et sciences ", et plus particulièrement dans deux domaines: la recherche industrielle et les données statistiques.

En ce qui concerne les données statistiques, nous avons publié la semaine dernière un document intitulé " She Figures ", qui rassemble l'ensemble des données fournies par les Etats membres. On ne pourra plus dire qu'il n'y a pas de données....Ceci est donc un grand pas en avant, car comme je l'ai entendu à Berlin à plusieurs reprises: " Ce qui est mesuré est accompli ! (1) "

On connaît bien maintenant les chiffres généraux de la sous-représentation des femmes dans la recherche (30% dans la recherche publique, 15% dans la recherche privée).

Ainsi que leur faible pourcentage au sommet de la pyramide: 13.2% dans les institutions universitaires, cette moyenne cachant de grandes disparités nationales (6% en Autriche et au Pays Bas et 19% au Portugal et en Finlande).

Ce faible pourcentage est présent dans tous les domaines scientifiques, et même ceux où les femmes sont plus nombreuses.

Le choix des filières d'enseignement, bien que sexué, n'explique pas les différences qui apparaissent au niveau de la carrière scientifique, ni leur faible présence dans la recherche industrielle.

Avant de passer à nos résultats dans le domaine de la recherche industrielle, je terminerai sur une note encourageante: les femmes ont plus bénéficié de la croissance de l'emploi dans la recherche universitaire, sur la période 1998-2001, permettant donc un certain rattrapage.

Dans le domaine de la recherche industrielle, la Commission mène une initiative depuis 2 ans maintenant.

Dans le cadre de cette initiative, la Commission, en partenariat avec la Présidence belge, a financé une étude effectuée par Danièle Meulders, professeure à l'Université Libre de Bruxelles. Etude qui analyse plus en profondeur les caractéristiques de l'emploi des femmes dans la recherche industrielle. Madame Meulders vous en présentera les faits saillants dans un moment.

La semaine dernière, nous avons co-organisé, avec le Gouvernement allemand, une conférence internationale à Berlin pour présenter et discuter des résultats de toutes ces initiatives.

Plus de 350 personnes de 40 pays étaient présentes, et, un groupe de grandes entreprises emmenées par Schlumberger s'y sont engagées à stimuler, avec d'autres entreprises, un mouvement plus large dans l'industrie! Je remercie Pierre Bismuth, de Schlumberger, et Hugo Bague, de Hewlett-Packard pour l'énergie qu'ils ont consacrée à cette initiative.

Pour réussir à changer radicalement la situation en 2010, il faut agir sans tarder, et combiner le sens de l'urgence et l'engagement à long terme, dans le cadre d'une action concertée où chacun joue son rôle. La Commission sera un partenaire fiable dans cette entreprise et je propose d'agir selon les deux axes suivants:

  • Soutenir la dynamique dans les entreprises, en mobilisant les opportunités du Programme-Cadre;

  • Stimuler des dynamiques nationales.
Tout d'abord en assistant les grandes entreprises dans la mise en oeuvre du plan d'action en 5 points qu'elles ont approuvé à Berlin: par les shémas de bourses " institutionnels " de Marie Curie, les entreprises pourraient mener des programmes de formation à la recherche pour des jeunes femmes ou développer des partenariats stratégiques avec des universités (4ème action). Nous établirons en 2004 un groupe d'experts qui fera le point sur les fondements économiques de la diversité en entreprise (5ème action).

Ensuite, dans le cadre des actions PME, une attention particulière sera donnée à l'entreprenariat féminin.

Enfin, les entreprises, grandes, petites et moyennes, qui font partie d'un projet intégré ou d'un réseau d'excellence pourront mettre leur plan d'action pour l'égalité à profit, en s'inspirant, si nécessaire, des exemples repris dans la brochure " Bonnes pratiques ".

Afin de stimuler les dynamiques nationales et proposer l'application de la méthode ouverte de coordination, je vais écrire aux Ministres de la recherche pour leur communiquer les résultats de notre initiative et les inviter à lancer des débats nationaux, avec l'aide du réseau que constituent les membres du Groupe de Helsinki. Dans ces débats, l'ensemble des questions allant de l'éducation à la vie en entreprises doit être abordé.

J'ai confiance dans le mouvement qui nous porte aujourd'hui: l'Espace européen de la recherche ne peut s'accomplir que s'il s'ouvre également aux hommes et aux femmes ayant choisi de contribuer à l'aventure scientifique.
(1) "What gets measured gets done".

DN: SPEECH/03/465 Date: 16/10/2003

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